dimanche 2 février 2014

Le volet alimentaire (2)

Nous sommes tous d’accord pour reconnaître que notre alimentation contemporaine pose de nombreux problèmes, aussi bien environnementaux que de santé publique.

Manger sain

Manger sain, des aliments produits localement qui n’auront pas parcouru des milliers de kilomètres pour atterrir dans l’assiette (pris l’avion, le bateau, le camion…), dont la production ni la transformation n’auront nécessité des dizaines de mètres cube d’eau, des quantités d’additifs et d’adjuvants, des emballages et des suremballages, dont le prix juste aura été réglé au producteur, dont le consommateur n’aura pas à régler les coûts intermédiaires des emballeurs, transporteurs, grossistes, semi-grossistes, détaillants qui tenteront bien de vous vendre autre chose au passage, dont vous n’avez surtout, mais surtout, pas vraiment ni vraiment pas besoin…

Un petit bout de solution qui peut pourtant changer beaucoup s’appelle jardin. C’est un petit bout de terrain, bien à soi ou qu’on partage à plusieurs, qu’on prête ou qu’on emprunte pour en  partager le travail et la production, c’est une jardinière sur un coin du balcon, quelques tomates gratuites passée par-dessus le grillage au voisin qui n’en a pas. C’est parfois un peu de temps passé à transpirer, beaucoup à regarder, à prendre le soleil ou le vent et quand bien même si c’est la pluie… Ce sont ces quelques kilos de pommes tombées à terre qu’on donnera autour de soi, ces tartes et ces bons petits plats qu’on cuisinera pour les partager avec sa famille et ses amis. C’est le plaisir, le plaisir, le plaisir…

Ce jardin ne va sans doute pas tout changer. Il vous aidera juste à garder la santé : vous mangerez mieux, il vous déstressera, vous pratiquerez une activité physique. Il peut aussi vous permettre de créer ou recréer du lien social. Vous y réapprendrez  la valeur du temps. Vous y reprendrez contact avec la nature… et vous soutiendrez un peu plus la biodiversité.
Déclinaisons de jardins
Entre redécouverte, imagination et réappropriation de l’espace, l’agriculture devient urbaine, militante et engagée. Quelques repères pour faire la révolution alimentaire (près de) chez vous.

Le premier concept à présenter est bien sûr celui de permaculture. Pas facile de trouver une définition unique de ce mot. Créé à l’origine pour décrire un « système évolutif et intégré de plantes pérennes, vivaces ou qui se perpétuent d’elles-mêmes et d’espèces animales utiles à l’homme » il a évolué pour intégrer, autour, « les gens, les habitats, ainsi que la façon dont ils s’organisent » (d’après David Holmgren, un des fondateurs du concept dans les années 70).
Il est donc évident que nous parlons ici d’agriculture débarrassée des intrants (pesticides, engrais chimiques, etc.) et formant un tout avec un mode de vie résilient et solidaire. Quelques sites :
http://permaculturefrance.org/ et http://permacultureprinciples.com/fr/

Les jardins ouvriers, familiaux, associatifs existent depuis la fin du XIXe siècle. Ce sont des parcelles de terrain mises à la disposition des habitants par les municipalités […] Ils sont gérés par des associations privées et affectées à des particuliers pour leur propre production » (source Wiki).
http://www.jardins-familiaux.asso.fr/

Les jardins communautaires ou collectifs. Sur un terrain public, privé, parfois abandonné, un groupe de personnes créent et/ou font vivre un jardin en commun. http://jardinons-ensemble.org/

Les jardins d’insertion. Parfois communautaires, les jardins d’insertion offrent à des personnes sans emploi, une possibilité de retrouver une activité professionnelle, une formation, etc. Par exemple : www.reseaucocagne.asso.fr/ (les Potagers de Marcoussis sont un jardin d’insertion).

Les jardins prêtés/empruntés. Vous n’avez pas de jardin mais vous rêvez de potager ? Il y a peut-être près de chez vous un propriétaire qui n’a pas le temps ou pas les moyens de s’occuper de son petit – ou grand – bout de terrain. Vous le cultiverez pour lui et vous partagerez les récoltes… http://www.pretersonjardin.com/

La guérilla jardinière (gardening guerilla) réunit des militants, activistes et non-violents qui occupent des espaces urbains négligés ou mal utilisés pour y faire pousser des fleurs et des légumes. http://guerilla-gardening-france.fr/wordpress/
Les incroyables comestibles. Finalement pas très éloignés des précédents. C’est simple, on plante partout où c’est possible, on arrose et on partage. Un succès fou de communication. http://www.incredible-edible.info/

Les glaneurs. Vous proposez de partager vos récoltes ou vous allez ramasser chez les autres (avec leur accord) les excédents de production : pommes, fruits secs, légumes, etc. que vous distribuez autour de vous, un don à l’épicerie solidaire, à la vieille dame toute seule au bout de la rue… Une alternative consiste à glaner auprès des commerçants donateurs des produits bons mais parfois difficiles à vendre, abimés etc. et à les redistribuer gratuitement. On s’éloigne un tout petit peu, mais voyez « La tente des glaneurs ».

La culture sur les toits est des grandes innovations et des plus porteuses en ville. Très avancée au Canada notamment, elle arrive doucement en France.  

Avec les cultures hors sol, ou hydroponiques, on s’éloigne du jardin idéal, celui qu’on a avec les ongles noirs… Mais là encore, l’imagination et l’inventivité amènent leur lot d’innovation et d’intérêt, par exemple avec ces cultures de fenêtres faciles à mettre en place. Voir par exemple : http://macadam-gardens.fr/blog/windowsfarm-mon-potager-a-la-fenetre/

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